En 2023-2024, au creux de l’hiver, famine potentielle par manque d’approvisionnement
En résumé, avant le 7 octobre 2023 du fait de la pauvreté à Gaza passée depuis près de vingt ans en mode « Prison à ciel ouvert », il y avait par jour l’arrivée de 550 camions. Aujourd’hui c’est entre 10 et 40 camions. En mesurant la quantité de calorie ainsi injectée dans la population palestinienne de Gaza, nous mesurons 140-150 calorie/jour/personne. Cela s’appelle « famine organisée ».
Stephen Devreux traite ce défi dans son article de novembre 2024[1].
La volonté politique de soumettre les Palestiniens à des restrictions alimentaires étaient d’ailleurs exprimée par le premier ministre de l’époque en 2014, Ehud Olmert : « l’idée est de mettre les Palestiniens à la diète, mais pas de les faire mourir de faim »[2]. En 2008 le ministère de la défense israélienne a défini une ration alimentaire humanitaire à pouvoir rentrer dans la bande de Gaza (1886g/personne et par jour).
Il existe une classification internationale de l’insécurité alimentaire (IPC pour Integrated Food Security Phase Classification), de 1 à 5 par gravité croissante (1 :mineure ou nulle, 2 tension, 3 crise, 4 urgence, 5 catastrophe/famine). L’ IPC définit l’état de famine dans une région donnée quand au moins 20% de la population en en IPC 5, 1 enfant sur 3 malnutri, 4/10000 enfants décédés
Après le 7 octobre la production alimentaire a été réduite à cause des destructions de plus de la moitié des fermes, mais aussi tout ce qui concerne la distribution alimentaire, du fait de la destruction des boutiques et des centres commerciaux. Enfin la pénurie en fuel a limité les capacités des boulangeries à cuire le pain.
Dès décembre 2023, trois institutions internationales ont conclu au risque de famine. Le Word food Program a établi qu’une famine a bien eu lieu dans Gaza Nord courant avril-mai 2024.
En décembre 2023, le nombre d’habitant en situation de catastrophe alimentaires étaient évalués à 343000, augmentant à 677000 en mars 2024, avec une prédiction à 1107000 pour juin 2024. Il y a eu un assouplissement des restrictions alimentaires d’ Israël et finalement ce nombre a été évalué à 343000 en juin 2024.
En juillet 2024, 34 palestiniens, majoritairement des enfants, avaient été recensés comme décédés de malnutrition.
Si l’approvisionnement a été moins entravé entre avril et septembre 2024, depuis octobre les restrictions par Israël se sont aggravées et font pointer le risque d’un second cycle de famine réelle.
Actuellement, on serait à environ 50 camions par jour pour l’ensemble de Gaza, pour 400-500[3] avant le 7 octobre.
Ce 23 décembre, seulement 14 camions ont été autorisés à passer.
A suivre avec le cessez-le-feu ….
Depuis fin février 2025, en plus des déplacements forcés, c’est « Assoiffer – Affamer – Tuer »

[1] Devereux, S. (2024) Was There a Famine in Gaza in 2024?, IDS Working Paper 613
[2] Institute for middle East Understanding, 2014
[3] https://www.middleeastmonitor.com/20241213-the-plan-is-just-to-kill-personal-testimonies-of-israels-genocide-in-gaza/



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